CONCLUSION
En l'espace d'un siècle, nous avons vu la Russie passer d'une médecine archaïque, sous domination étrangère, à une médecine originale, indépendante, qui produit ses premiers grands chercheurs internationaux.
Mais l'effort des médecins ne s'est pas cantonné au laboratoire ou même à la clinique. Ils ont voulu et su mettre en place un système de soins gratuits et égalitaires. Tous les russes, y compris les paysans, habituels laissés-pour-compte, ont désormais accès à une médecine moderne.
Cette réussite dut être gagnée de haute lutte contre un pouvoir frileux et répressif. Mais l'immobilisme des autocrates ne peut, à terme, qu'engendrer les révolutions. Les médecins russes, parce qu'ils vivaient les défauts d'une société anachronique, participèrent souvent activement aux bouleversements. Leurs espoirs de liberté et d'un état de droit sombrèrent comme ceux de millions d'autres moins de dix ans après la révolution d'Octobre. Au moins eurent-ils la consolation de voir appliquer leurs idées sanitaires et mettre en place un système de santé publique remarquable.